AVANT QUE ma mère ne se transforme en femme en hijab comme beaucoup de femmes indonésiennes aujourd’hui, elle était une jeune femme forte et volontaire. Bien sûr, elle ne portait pas le hijab, elle avait de beaux cheveux noirs mi-longs. Ses cheveux étaient frisés aussi, mais pas naurellement; les femmes indonésiennes aimaient avoir les cheveux frisés à cette époque. Je me souviens de l’avoir vue dans un blazer avec des épaulettes sur l’une de ses vieilles photos. Je pense qu’elle était dans ses première années de travail en tant que juge local sur la photo. Elle a travaillé au tribunal local de ma ville natale, Baturaja, dans le sud de Sumatera, mais elle a pris sa retraite maintenant.
Quand j’étais adolescent, j’étais souvent assis dans le tribunal à attendre et à regarder ma mère travailler. Les affaires judiciaries qu’elle avait concernaient généralement des litiges de limites de champs entre les agriculteurs, mais parfois elle avait aussi des affaires de narcotiques et des meurtes. Je trouvais qu’elle avait l’air courageuse, royale, puissante et qu’elle dégagerait l’autorité quand elle était assise dans le tribunal. Mon père travaillait comme agriculteur de caoutchouc et il travaille encore aujourd’hui. Il a aussi travaillé dans une élevage de crevettes à Java qui appartenait à un demi-frère du president indonésien de l’époque. Il a perdu son emploi quand le dictateur est tombé et que le pays a traversé une crise économique en 1998. Ma mère a toujours eu un salaire plus élevé que mon père, mais cela n’a jamais été un problème pour eux.
Il y a une histoire que ma mère m’a racontée et don’t je me souviens toujours. Elle avait une petite vingtaine d’années et elle avait fini ses études au lycée. Elle est partie à Tasikmalaya, une ville de l’ouest de Java, pour chercher son père. Elle a alors rencontré son père pour la première fois. Il l’a reconnue qrâce à sa tache de naissance sur le dos. Son père s’était marié avec une autre femme. En fait, mon grand-père avait beaucoup de femmes. La mère de ma mère—ma grand-mère—elle était fille d’une famille bourgeoise du sud de Sumatera pendant la période colonial néerlandaise. Elle parlait bien hollandaise et haut-malais (une variation de la langue malaise qui a utilisée par les aristocrates, les riches et les fonctionnaires du government), peu de locaux povaient apprendre hollondais à cette époque. Elle a vécu une vie heureuse même pendant l’occupation japonaise. Mais quand l’indepéndence est survenue, c’était le moment pour elle de se marier. À cette époque, on pensait encore que d’avoir un fils permettait d’avoir une vie meilleure, mais qu’avoir une fille signifait la faire épouser pour qu’elle a une vie meilleure. Duex de ses sœurs se sont mariées avec des hauts fonctionnaires du nouveau gouvernement. Quant à elle a été mariée à une riche marchand de Tasikmalaya. Mais ensuite, elle a découvert que ce marchand qui voyageait beaucoup pour son travail était aussi marié à de nombreuses femmes, la plupart d’entre ells n’étaient pas légales et seule celle de Tasikmalaya était légale. Elle a donc divorcé et elle n’a jamais parlé de lui à ma mère. En fait, ma grand-mère était occupée à profier de la fortune de ses sœurs—car elle était habituée à ce style de vie—et n’avait jamais fait attention à ma mère. Ma mère a vu son père pour la deuxième et dernière fois pour son marriage avec mon père, et ma grand-mère n’y est pas allée.
Mais ma mère si indépendante d’esprit dans sa jeunesse porte le hijab maintenant. J’espère qu’elle ne va pas devenir concervarice comme beaucoup d’indonésiens aujourd’hui—mais c’est une autre histoire qui n’est pas encore écrite.[]
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